• 4 - Garde de nuit

         Je me réveillais en sursaut, trempée de sueur. J’étais seule dans la salle de pause, les autres étaient sûrement déjà tous rentré chez eux. À ma montre il était 19h45. Parfait, je commençais ma ronde dans un quart d’heure, juste de temps de prendre un café.

    La machine était presque vide mais il en restait assez pour je tienne toute la nuit, seule, dans les long couloirs sombre et froid du pénitencier. Je repensais à mon rêve, c’est peut être ce qu’à ressentit Maryline lorsque c’était elle qu’on sacrifiait. De la peur, beaucoup d’incompréhension, des larmes et des cris.

    Après avoir fini mon premier café un peu froid à mon goût, je partie faire ma ronde. Tout le monde dormait. Même la gardienne qui était censé ouvrir les grilles si jamais il se passait quelque chose. À ce moment là, j’espère juste qu’il n’y aurait pas le feu sinon on serait tous dans la merde.

    Tous les 10 mètres environs, je tournais la tête à droite, à gauche, puis je refaisait 10 mètres et recommençais. Il fallait que je vérifie dans chaque cellule si tout le monde était bien là, et quand on avait un doute, il fallait réveillé tout le monde et faire l’appel. Bref, c’était chiant.

    Le couloir de l’aile Est passait devant le self, qui était une grande salle de 350 places, et une douce odeur de chocolat s’en dégageait, alors j’en profitais pour manger un bout de gâteau préparé quelques heures avant, étant donné que je n’avait pas mangé depuis midi, et je finis ma première ronde, mon fondant à la main.

     

         Arrivée dans la salle de pause, je me resservis un café. La seule petite fenêtre était resté ouverte et un courant d’air froid me fis frissonner. On avait avait beau être fin été, cette nuit là était particulièrement fraîche.

    En allant la fermer, je sentis une présence derrière moi mais il n’y avait personne, évidemment. Je me sens un peu comme dans les film d’horreur à ce moment là. La victime est seule, dans le froid, dans la peur, et elle sens que quelque chose de va pas. Dans 10 minutes je me ferais poignardée par un psychopathe.

    Je restais debout pour boire mon café, dans un coin, en mode totale parano.

    À chaque gorgé, je scrutais la pièce du regard, histoire de vérifier que personne ne s’était téléporté pendant que je clignais des yeux.

    “Je deviens vraiment tarée moi” me dis-je à moi même en reposant ma tasse à coté de la cafetière. Et je partis pour ma deuxième ronde.

     

         À la fin de celle-ci, il était 3h22.

    Le temps de boire ma dose de caféine habituelle, de faire la troisième et dernière, et je pourrais enfin partir dormir dans mon lit.

    Malgré la bonne dose de café bu dans la soirée, je faillis m’endormir au milieu du couloir B12, devant la cellule de “Jeanne LaFolle”, qui terrorisait tout le monde, ce qui lui valu son surnom. Mais un bruit de métal m’en empêcha. Dans le couloir parallèle à celui où je me trouvais, soit le C12, une des détenues récemment transférée se tapait la tête contre les barreaux de sa cellule. Cette dernière était grande, avait de long cheveux frisé brun, et des yeux sombre, le plus souvent injectés de sang. En me rapprochant d’elle, je l’entendais marmonner mais je ne comprenais pas un mot. Pour éviter qu’elle ne s’ouvre la tête en deux, je posais ma main sur les barreaux déjà pleins de sang, de manière à ce qu’elle s’écrase le front contre celle-ci plutôt que sur le tube de métal froid. Elle leva la tête, juste assez pour me regarder dans les yeux, et me chuchota avec une telle rapidité que j'eus du mal à comprendre. “Elle est là, elle est là, elle est là, elle va venir, elle est là…”

    Elle ne me lâchais pas des yeux, attendant une réponse de ma part.

    Je commence sérieusement à penser que cette prison est hantée…

    En voyant que je reculais, la détenue se mis à crier. “Elle va venir, elle va venir, elle est là !


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